L'avion demeure de très loin le moyen de transport le plus sûr. De tous les modes de locomotion, la voiture est le plus dangereux; les risques de mourir d'un accident y sont 30 fois supérieurs à ceux du bus, 45 fois à ceux du train et 90 fois à ceux de l'avion.
Chaque année ce sont plus de deux milliards de personnes qui utilisent l'avion pour leurs déplacements. En tout, sur les 25 millions de mouvements annuels, on ne dénombre que quelques dizaines d'accidents, d'ailleurs pas toujours dramatiques, et "à peine" un millier de morts.
En 2005, il y aura eu 713 morts à la suite d'accidents d'avion contre 203 l'année précédente et ce recensés sur 18 accidents (9 en 2004).
De façon générale, les vols intérieurs présentent plus de "risques" que les internationaux. C'est aussi en Afrique que se produisent le plus d'accidents, 25 à 30% de l'ensemble, alors que ce continent ne représente qu'à peine 4,5% des mouvements aériens.
Si vous vous "intéressez" aux accidents d'avion et aux stats qui vont avec, on conseille le site Air Safe. Celui-ci répertorie pour une cinquantaine de compagnies aériennes le nombre d'accidents et autres infos du genre depuis 30 ans. Et à la clé un "classement" des transporteurs les plus sûrs… et les autres. En complément, entre autres, des stats et infos sur le même sujet par types d'appareils.
A signaler aussi sur abm.fr une rubrique un peu similaire concernant la "qualité -sécurité" des compagnies aériennes.
Malgré tout, un passager sur quatre est encore victime de stress et d'angoisses importantes à l'idée de prendre l'avion; et cela aussi bien avant le départ que pendant le trajet.
Trucs et astuces pour diminuer ses appréhensions...
Savoir et comprendre
L'origine de cette peur est souvent liée à l'ignorance que l'on a des avions et de leur fiabilité, de même que du personnel navigant et de ses compétences. On a peur de ce que l'on ne connaît pas ou, dans ce cas précis, de ce que l'on ne comprend pas. C'est ainsi que plus de 10 % des personnes qui n'ont jamais pris l'avion ont renoncé à ce mode de transport uniquement par peur de l'accident.
A cette ignorance s'ajoute le pouvoir de l'imagination qui véhicule trop souvent encore des images négatives ou dépassées du monde de l'aérien. Pourtant les techniques et les technologies ont largement évolué depuis l'époque de l'Aéropostale.
L'aéronautique est un secteur où la sécurité n'est jamais délaissée au profit de considérations économiques. Sans cesse les techniques en la matière évoluent, les systèmes sont de plus en plus perfectionnés avec à bord des procédés de contrôle et de sécurité en double, voire triple exemplaires. Chaque avion est également contrôlé régulièrement par les compagnies et les instances internationales délivrant les autorisations d'utilisation.
Pour ce qui est des conditions de vol, elles reposent elles aussi sur les meilleures garanties. Le choix de la route est déterminé d'après la météo (on essaie d'avoir les vents avec soi et d'éviter les zones de fortes turbulences) et le trafic (si possible le moins encombré). Il varie également selon les compagnies, les jours de vol, le type d'appareil et même les saisons. D'après le plan de vol, il est attribué un niveau propre à chaque appareil correspondant à une certaine altitude. L'avion est ensuite suivi en permanence par radio et radar par toutes les zones de contrôle survolées qui réagiront à la moindre anomalie.
Quant au personnel navigant, il est dans (presque) toutes les compagnies très bien formé et contrôlé plusieurs fois par an. En dehors des périodes de vols qu'ils doivent assurer, les pilotes subissent régulièrement un entraînement sur simulateur au cours duquel ils sont confrontés à toutes les pannes et catastrophes possibles et imaginables. En règle générale, ceux-ci ne peuvent voler plus d'une centaine d'heures par mois et ne rester aux commandes d'un appareil plus de 8 heures d'affilées. Sauf pour les quelques longs-courrier sans escales, les équipages sont régulièrement changés en cours de route.
De la même manière, stewards et hôtesses sont également entraînés à réagir rapidement aux moindres problèmes pouvant survenir au cours d'un vol. Et en cas d'urgence ou pour un motif grave, le commandant de bord qui a autorité sur toutes les personnes embarquées est habilité à prendre toutes les mesures susceptibles de sauvegarder la sécurité d'un ou de l'ensemble des passagers : retour à l'aéroport de départ, atterrissage d'urgence, déroutement, etc. De bonnes raisons pour voyager dès lors en toute tranquillité.
Analyser sa peur
S'il est utile de connaître les précautions qui entourent le monde des transports aériens, il est également important pour vaincre ses appréhensions de déterminer d'où proviennent celles-ci.
Les deux causes principales :
La crainte du crash
C'est la plus facile à combattre. Il suffit d'expliquer comment fonctionne un avion et de regarder les statistiques qui démontrent les possibilités infimes de ce genre de risque. Dans un domaine identique, on peut être confronté à la peur de la "loi anti-naturelle" : "un avion c'est gros et pourtant ça vole !". Là aussi quelques explications au niveau aéronautique peuvent souvent suffire à diminuer les craintes.
La claustrophobie et/ou l'agoraphobie
C'est la peur, plus commune, de se retrouver enfermé et/ou dans l'impossibilité de pouvoir se déplacer ou d'agir. Généralement ce type de crainte n'est pas spécifique à l'avion. La personne a surtout peur de ses réactions (palpitations, sentiment de danger, panique) dans un lieu où la fuite est impossible. Dans ce cas, le choix d'un siège proche de la sortie, des issues de secours ou dans un espace "dégagé" peut atténuer quelque peu l'angoisse. Mais la solution dépend souvent plus d'un traitement thérapeutique.
Bien entendu, ces peurs revêtent des importances et ont des effets bien différents selon les personnes. Heureusement, dans de nombreux cas, un voyage accompagné d'une personne de confiance suffira à résoudre le problème. Toutefois ces peurs qui peuvent parfois paralyser complètement un individu ne sont pas les plus courantes. La plupart des gens n'éprouvent en fait que des craintes passagères à des moments précis d'un vol; craintes que l'on peut faire disparaître par quelques explications.
Que faire avant le départ ?
Il peut être important dans certains cas de se préparer psychologiquement, voire physiquement, à son voyage.
Pour un premier vol on peut ainsi demander ses impressions à quelqu'un de son entourage habitué aux voyages en avion. Cas extrême, on peut aussi répéter des techniques de relaxation basées sur la simulation des différentes phases de vol, ou même suivre un traitement psychologique dont le but est d'identifier et d'agir sur les pensées à l'origine de cette peur de l'avion. Ces techniques sont proposées dans certains Centres Hospitaliers de même que par quelques compagnies aériennes comme Air France (environ 450 € la demi-journée) ou Swiss à l'aéroport de Genève (environ 990 FCH pour 3 jours).
Le jour du départ, il est préférable, après une bonne nuit de sommeil, de ne pas rester à jeun en choisissant une alimentation légère, de préférence solide et sans excitants (café, alcool, tabac). C'est seulement en cas de trop grosse nervosité qu'un léger calmant pourra être recommandé.
Sur le plan pratique, il vaut mieux prévoir des vêtements amples dans lesquels on se sentira à l'aise, et surtout éviter de préparer ses affaires au dernier moment. Il est également préférable d'arriver assez longtemps à l'avance (et accompagné) à l'aéroport pour être tranquille et se "familiariser" avec les lieux; la peur de louper l'avion ne faisant qu'accroître l'angoisse. Ainsi, en arrivant tôt, on aura tout loisir de choisir sa place dans l'avion.
Une fois à bord
C'est souvent au moment de passer les portes de l'appareil que l'anxiété devient la plus forte. A partir de ce moment là, on peut résumer le vol en quatre phases distinctes, chacune pouvant entraîner une crainte spécifique.
Avant le décollage
Généralement l'angoisse est liée à l'idée du décollage proche à laquelle s'ajoute un sentiment de claustrophobie. Sentiment souvent d'autant plus important lorsqu'il s'agit d'avions de tailles réduites comme les 737, DC 9 ou A 320 à deux rangées de sièges. Donc, il peut déjà être utile d'avoir pris son temps pour monter à bord en évitant ainsi la précipitation à l'annonce de l'embarquement. Une fois installé, mieux vaut essayer de se relaxer en s'asseyant confortablement. Dès ce moment et jusqu'à la fin du décollage, discuter avec son voisin ou lire sont un moyen pour "penser à autre chose". Et de toute manière, en derniers recours, on peut toujours s'adresser aux hôtesses et stewards.
Pendant le décollage
Période la plus difficile pour beaucoup, même si en fait ce n'est pas le moment le plus dangereux (28 % des accidents). A l'idée de quitter le sol, s'ajoute l'aspect impressionnant du décollage (poussée des réacteurs, inclinaison). Sur les quelques minutes que dure l'opération, deux moments peuvent généralement inquiéter les personnes peu habituées à l'avion : en cours d'ascension le bruit sourd du train d'atterrissage qui rentre, puis parfois la diminution des gaz en phase finale, juste avant la réduction de l'inclinaison de l'appareil. Dans ce dernier cas, on a parfois l'impression que les moteurs s'arrêtent et que l'on perd de l'altitude. Bien entendu tout cela est normal. De plus, il est vrai que si les conditions atmosphériques sont mauvaises, le passage des différentes couches nuageuses peut parfois s'avérer "impressionnant" même s'il n'y a pas réellement de dangers.
En vol
C'est la phase la plus tranquille et la plus sûre (5,5 % des accidents). L'avion est horizontal, en pilotage automatique, et l'on commence à s'habituer au vol. Seuls inconvénients, les turbulences possibles. Cependant aucune raison de s'affoler car, comme une voiture ou un train, il est tout à fait logique qu'un avion subisse des secousses (c'est en queue que ça bouge le plus).
Lors de l'atterrissage
Plus sécurisant car aussi bien moins spectaculaire que le décollage pour nombre de passagers même si en fait c'est la phase de vol la plus délicate (2/3 des accidents). Là aussi, ça peut secouer, et même parfois beaucoup lorsque l'on traverse une couche de nuages. Quant au bruit sourd associé aux "freinages" en cours de descente, il indique la sortie des aérofreins au niveau des ailes. Pour vaincre son appréhension, on peut utiliser les mêmes techniques qu'au décollage. |